Chronique de rivières 16

Publié le 18 Septembre 2015

Salmo salar, le saumon sauteur

Lorsque, après leur long séjour en Atlantique Nord, les saumons reviennent dans leurs rivières natales, ils ne sont pas encore au bout de leur peine.

Quand ils rentrent en eau douce, les saumons restent en attente quelques semaines ou quelques mois, bien à l'abri dans les trous d'eau, cachés contre les berges ou sous les souches.

Mais, aussitôt qu'une bonne pluie fait monter le niveau d'eau dans la rivière, ils se remettent en route vers les secteurs favorables aux frayères, situés en tête de bassin.

Cependant, les barrages, les seuils, les moulins sont autant d'obstacles qu'ils devront absolument franchir. Il est alors possible d'observer et de filmer, au pied de quelques moulins, une bonne centaine de sauts dans la journée.

Depuis quelques années, en octobre-novembre, nous surveillons la météo et, dès que les conditions s'annoncent favorables, nous nous précipitons, avec nos caméras, pour faire des images de ces sauts.

Si ces différents obstacles peuvent faire le bonheur des photographes et des cinéastes, ils sont une vraie gêne pour les poissons migrateurs, les saumons, mais aussi les anguilles, les aloses, les lamproies marines, sans oublier les truites. Les reproducteurs ne peuvent gagner les zones favorables à la reproduction qu'au prix de nombreux efforts, fatigue supplémentaire dont ils se seraient bien passés. Les plus faibles devront se contenter de secteurs moins favorables à la survie des alevins.

Il ne faut pas perdre de vue que les conditions ne sont plus les mêmes. Du fait du réchauffement climatique, les saumons rencontrent de gros problèmes de nourriture en Atlantique Nord et les migrateurs de retour de mer sont de plus en plus petits.

Dans les scènes présentées dans le film "Salmo salar, le saumon sauteur" qui suit, il est facile d'imaginer la violence de certains impacts sur les poissons. Leur étonnant parcours, de la rivière à la mer, puis de la mer à la rivière, leur détermination à vouloir avancer, coûte que coûte, devraient nous inciter à plus de respect envers cet animal.

Chronique de rivières 16

Rédigé par Yvon LE GARS

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